Mont Blanc

L’ascension du Mont Blanc sans passer par le « couloir de la mort »

L’ascension du Mont Blanc sans passer par le couloir du Goûter : des alternatives sûres et techniques

L’ascension du Mont Blanc (4 810 mètres) par la voie normale, passant par le couloir du Goûter, est l’une des plus populaires, mais aussi l’une des plus dangereuses. Ce couloir, surnommé « le couloir de la mort », est tristement connu pour ses chutes de pierres fréquentes, qui représentent un danger pour les alpinistes. Cependant, il existe plusieurs alternatives pour atteindre le sommet en évitant ce passage risqué. Ces autres itinéraires sont souvent plus techniques ou plus longs, mais offrent une ascension plus sûre, tout en permettant d’apprécier pleinement le défi de gravir le plus haut sommet des Alpes.

L'ascension du Mont Blanc sans passer par le "couloir de la mort"

1. Voie des Grands Mulets

La voie des Grands Mulets est une alternative à la voie classique qui contourne complètement le couloir du Goûter. Cette voie est idéale pour les alpinistes cherchant à éviter les risques de chutes de pierres, mais elle n’est pas sans difficulté. Elle commence au refuge des Grands Mulets, situé à 3 051 mètres d’altitude, et traverse le glacier du dôme du Goûter.

Cette route est souvent choisie par les skieurs de randonnée au printemps, car la neige limite les risques de crevasses et de chutes de séracs. Cependant, elle reste praticable en été pour les alpinistes. Le principal danger de cette voie réside dans les crevasses qui se multiplient avec la fonte des neiges en période estivale, ainsi que dans les séracs, ces énormes blocs de glace qui peuvent se détacher du glacier à tout moment.

  • Dénivelé : environ 3 800 mètres.
  • Durée : 2 à 3 jours pour l’ascension complète.
  • Difficulté : nécessitant des compétences en techniques de progression sur glacier, elle demande une bonne connaissance de la gestion des risques en terrain glaciaire. Elle est déconseillée aux débutants sans encadrement.

L’ascension par cette voie peut être plus longue que la voie classique, mais elle offre des paysages glacés impressionnants. Le retour peut se faire par la même voie ou par le refuge du Goûter si les conditions le permettent.

2. Voie des Trois Monts

L’itinéraire des Trois Monts est l’une des alternatives les plus populaires à la voie normale, mais il est également plus technique. Il s’agit d’une traversée alpine qui passe par trois sommets avant d’atteindre le Mont Blanc. Le parcours commence à l’Aiguille du Midi (3 842 mètres), accessible par un téléphérique depuis Chamonix, et rejoint le refuge des Cosmiques (3 613 mètres), où les alpinistes passent généralement la nuit avant de commencer l’ascension le lendemain.

L’itinéraire comprend d’abord l’ascension du Mont Blanc du Tacul (4 248 mètres), puis celle du Mont Maudit (4 465 mètres), avant d’atteindre enfin le sommet du Mont Blanc. Cette voie nécessite une excellente maîtrise des techniques de cramponnage et une bonne condition physique, car les passages en neige et en glace sont nombreux et parfois vertigineux.

  • Dénivelé : environ 2 500 mètres depuis le refuge des Cosmiques.
  • Durée : 2 jours, avec une nuit au refuge des Cosmiques.
  • Difficulté : cette voie est considérée comme technique en raison de ses passages exposés et des conditions changeantes (glace, neige dure, crevasses). Elle est recommandée aux alpinistes expérimentés ou accompagnés d’un guide.

L’itinéraire des Trois Monts offre une expérience alpine complète, avec des vues spectaculaires sur les montagnes environnantes et une ascension variée. Cependant, la météo et les conditions de neige peuvent rendre cette voie dangereuse, notamment en cas de surcharge de neige ou de crevasses masquées.

L'ascension du Mont Blanc sans passer par le "couloir de la mort"

3. Voie par l’Italie (voie du Pape)

La voie du Pape, ou voie italienne, est une option moins fréquentée qui part de l’Italie, depuis le refuge Gonella (3 071 mètres). Cette voie permet de contourner totalement le couloir du Goûter et offre une ascension plus sauvage et éloignée des foules. Cependant, elle est plus longue et présente une marche d’approche plus conséquente.

L’itinéraire commence par une traversée du glacier du dôme du Goûter, puis continue jusqu’au Col des Aiguilles Grises, avant d’arriver sur l’arête sommitale du Mont Blanc. La partie technique de cette voie est comparable à celle des Grands Mulets, avec des risques de crevasses et de séracs.

  • Dénivelé : environ 4 000 mètres.
  • Durée : 3 jours, avec une nuit au refuge Gonella.
  • Difficulté : cette voie est plus longue et plus isolée, nécessitant une bonne endurance et une expérience de l’alpinisme en haute montagne.

La voie italienne est idéale pour les alpinistes cherchant à éviter les foules tout en affrontant un défi technique. En revanche, elle demande une très bonne condition physique et une connaissance approfondie des glaciers et des conditions alpines.

Préparation et équipements

Quelle que soit la voie choisie, une préparation rigoureuse est essentielle pour une ascension en sécurité. Les conditions météo au Mont Blanc peuvent changer rapidement, et la haute montagne comporte toujours des risques.

  • Guide : Faire appel à un guide de haute montagne est fortement recommandé, notamment pour les itinéraires techniques comme les Trois Monts ou la voie des Grands Mulets. Un guide expérimenté peut aider à évaluer les conditions de la montagne et à éviter les dangers potentiels.
  • Équipement : L’équipement nécessaire pour ces ascensions comprend des crampons, des piolets, un baudrier, une corde, ainsi qu’un équipement de sécurité pour évoluer sur glacier (broches à glace, mousquetons, etc.). Il est aussi indispensable de prévoir des vêtements adaptés au froid extrême et des lunettes de soleil pour se protéger des rayons UV en haute altitude.
L'ascension du Mont Blanc sans passer par le "couloir de la mort"

Éviter le couloir du Goûter est possible en choisissant des voies alternatives comme la voie des Grands Mulets, l’itinéraire des Trois Monts, ou encore la voie italienne. Toutefois, ces itinéraires sont souvent plus techniques et demandent une bonne condition physique, une expérience en alpinisme, et une parfaite connaissance des conditions glaciaires. Il est fortement recommandé de partir accompagné d’un guide de haute montagne pour assurer une ascension en toute sécurité et minimiser les risques liés aux conditions météorologiques et aux dangers de la haute montagne.

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