Albanie : une destination touristique en plein essor

L’Albanie connaît une croissance touristique remarquable, attirant de plus en plus de visiteurs grâce à ses paysages variés et son riche patrimoine culturel.

L’Albanie, autrefois méconnue, est devenue une destination prisée en Europe. En 2024, le pays a accueilli 11,7 millions de touristes, générant 3,8 milliards d’euros de revenus. Cette montée en popularité s’explique par des investissements dans les infrastructures, une diversité d’attractions naturelles et culturelles, et une offre touristique abordable. Les visiteurs peuvent explorer des sites historiques, profiter de plages préservées, randonner dans les Alpes albanaises et découvrir une cuisine locale authentique. Les transports et hébergements se sont également améliorés pour faciliter le séjour des voyageurs.

Albanie : une destination touristique en plein essor

Une croissance touristique notable

En 2024, l’Albanie a enregistré un total de 11,7 millions de touristes étrangers, contre 10,1 millions en 2023, soit une hausse de 15 % en un an. Cette dynamique soutenue s’inscrit dans une stratégie gouvernementale engagée depuis 2019, visant à structurer et professionnaliser le secteur touristique. L’objectif a été de positionner l’Albanie comme une destination compétitive en Méditerranée, notamment face à des pays comme la Grèce, la Croatie ou le Monténégro.

Les autorités ont soutenu la promotion du pays à travers des campagnes en ligne ciblées, la participation à des salons internationaux et des accords aériens pour ouvrir de nouvelles lignes avec des villes européennes (Paris, Berlin, Londres, Rome). Le tourisme a généré 3,8 milliards d’euros de revenus en 2024, ce qui représente près de 18 % du PIB albanais, selon les données de la Banque centrale d’Albanie.

Les infrastructures touristiques ont été renforcées : amélioration des routes, ouverture d’hôtels, développement du tourisme balnéaire et de montagne. Le tunnel de Llogara, inauguré en juillet 2024, illustre ces investissements. Cette croissance, bien que rapide, reste suivie de près par les autorités afin de limiter l’impact environnemental et de garantir la qualité des services touristiques.

Des paysages diversifiés et préservés

L’Albanie présente une diversité géographique marquée sur un territoire compact, ce qui permet d’accéder rapidement à des milieux naturels très variés. La Riviera albanaise, entre Vlorë et Saranda, est l’un des secteurs les plus fréquentés. Elle propose des plages aux eaux limpides, notamment autour de Ksamil, très recherchée pour ses criques sablonneuses et ses îlots accessibles en barque. Cette zone attire un tourisme balnéaire en été, avec une fréquentation en hausse constante depuis l’amélioration des routes côtières.

À l’opposé, le nord du pays attire les amateurs de montagne. Le parc national de Theth, dans les Alpes albanaises (aussi appelées « Alpes dinariques »), propose des itinéraires de randonnée balisés dans des vallées encaissées et autour de sommets comme celui du Maja Jezercë, qui culmine à 2 694 mètres. Les sentiers relient des villages isolés comme Theth et Valbona, souvent via des treks de plusieurs jours, avec hébergement chez l’habitant.

D’autres zones protégées, comme le lac de Shkodra, la lagune de Karavasta ou la forêt de Llogara, viennent compléter cette offre nature. Plus de 15 parcs nationaux et réserves naturelles sont recensés en Albanie, et représentent 18 % du territoire national, selon le ministère du Tourisme.

Un riche patrimoine culturel et historique

L’Albanie possède un patrimoine historique dense qui reflète des influences multiples : illyriennes, grecques, romaines, byzantines et ottomanes. Ce passé se lit à travers des sites bien conservés, dont certains sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est le cas de Berat, ville du centre du pays connue pour ses maisons ottomanes en terrasses. Surnommée la “ville aux mille fenêtres”, elle offre une structure urbaine homogène, avec des mosquées, des églises orthodoxes et des ruelles en pierre datant du XIVe siècle. Le quartier de Mangalem, au pied du château, reste habité en permanence, ce qui confère au site une vie quotidienne active.

Au sud, le site de Butrint attire les passionnés d’archéologie. Situé près de Saranda et du parc national du même nom, il regroupe des vestiges antiques d’une ville occupée depuis le VIIIe siècle av. J.-C. jusqu’au Moyen Âge. On y trouve un théâtre grec, des thermes romains, des basiliques byzantines et une forteresse vénitienne. Chaque année, plus de 200 000 visiteurs fréquentent le site, selon les chiffres du ministère de la Culture.

D’autres villes comme Gjirokastër, également classée par l’UNESCO, ou les ruines d’Apollonia, offrent des repères complémentaires pour comprendre la complexité de l’histoire albanaise.

Accessibilité et infrastructures en développement

Depuis 2019, l’Albanie a fortement investi dans ses infrastructures pour accompagner la croissance du secteur touristique. Les efforts ont porté à la fois sur les axes de transport, l’hôtellerie, et les services de soutien aux visiteurs. En matière de transport, les routes nationales ont été élargies ou rénovées, facilitant les liaisons entre les grandes villes et les sites touristiques. L’exemple le plus marquant reste l’ouverture du tunnel de Llogara en juillet 2024, long de 5,9 kilomètres, qui a réduit le temps de trajet entre Dukat et Palasë de 30 à 7 minutes, améliorant ainsi l’accès à la côte sud, notamment à Dhërmi et Jala.

Du côté des transports aériens, l’aéroport de Kukës a ouvert en 2021, en complément de celui de Tirana. Un troisième aéroport est en construction à Vlorë, avec une mise en service prévue en 2025. Ces infrastructures permettent l’augmentation des liaisons avec l’Europe, notamment avec l’Allemagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni.

Concernant l’hébergement, l’offre s’est étoffée. À Tirana, la capitale, on compte désormais plus de 150 hôtels classés, dont plusieurs établissements internationaux. À Saranda et Ksamil, l’essor du tourisme balnéaire a conduit à la construction de complexes hôteliers modernes et de nombreux appartements en location saisonnière. Le secteur rural, notamment dans les Alpes albanaises, développe aussi l’hébergement chez l’habitant, avec le soutien de programmes publics de rénovation.

Une destination abordable pour les voyageurs

L’Albanie se distingue en Europe par des coûts de séjour parmi les plus bas du continent, tout en offrant une diversité d’expériences naturelles, culturelles et gastronomiques. Cette accessibilité constitue l’un des leviers de sa croissance touristique. En 2024, le budget moyen journalier d’un voyageur étranger s’élève à environ 55 €, incluant hébergement, restauration, transports locaux et activités. À titre de comparaison, ce montant est deux à trois fois inférieur à celui observé dans les pays voisins comme la Grèce ou l’Italie.

Un repas complet dans un restaurant local coûte entre 6 et 10 €, tandis que dans un établissement plus soigné à Tirana ou Saranda, le prix moyen est d’environ 15 €. Les hébergements suivent la même logique : une nuit dans une pension de qualité ou un hôtel 3 étoiles coûte entre 25 et 45 €, tandis que les chambres d’hôtes dans les villages de montagne sont accessibles à partir de 15 € la nuit.

Les transports internes sont également économiques : un trajet en bus entre Tirana et Berat coûte environ 400 lekë (3,80 €), et les taxis sont nettement moins chers que dans le reste de l’Europe occidentale. Cette structure tarifaire permet à un public jeune ou à budget modeste de séjourner plus longtemps ou de multiplier les déplacements internes. Cette réalité économique attire de plus en plus de voyageurs venus d’Allemagne, d’Italie, de France ou des pays scandinaves, notamment pendant les mois d’été.

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