Medellin dans les livres
Dix livres ancrés à Medellin, entre réalisme, mémoire et fiction : explorez comment la littérature raconte cette ville de Colombie.
Medellin, une ville racontée dans les livres
Medellin est située dans la vallée de l’Aburrá, à 1 495 mètres d’altitude. Capitale du département d’Antioquia, elle compte environ 2,6 millions d’habitants (2024). Elle a longtemps été associée aux violences des années 1980 et 1990, mais elle s’est transformée en un pôle urbain et culturel. Son climat tempéré, ses bibliothèques, ses universités et ses musées en font un lieu souvent retenu comme décor littéraire en Colombie.
La littérature s’est intéressée à Medellin à plusieurs époques. Des écrivains contemporains ont intégré ses quartiers dans leurs intrigues pour décrire la vie quotidienne, la mémoire collective, les tensions sociales ou les transformations urbaines. Les romans de fiction, les récits autobiographiques et les enquêtes sociales ont été nombreux à prendre Medellin pour toile de fond. La ville sert souvent à ancrer des personnages dans un espace urbain reconnaissable, avec ses bus, ses hauteurs, ses marchés, ses rues animées ou ses zones périphériques.
Les auteurs colombiens ont utilisé Medellin comme espace narratif pour traiter de la violence, du deuil, de la reconstruction, mais aussi du lien entre générations. Certains romans explorent la Medellin des années 1990, dominée par les cartels. D’autres abordent les années 2000 et la mutation des quartiers populaires. L’espace urbain est souvent présenté dans ses détails, avec des repères géographiques précis comme la Comuna 13, le centre-ville, le Parque Berrío ou les lignes de métro. Medellin devient alors une structure narrative à part entière.


1. Le bruit des choses qui tombent (El ruido de las cosas al caer) – Juan Gabriel Vásquez – 2011
Ce roman suit Antonio Yammara, professeur de droit à Bogotá, hanté par une fusillade à Medellin. À travers son enquête personnelle, il explore les conséquences des années liées au narcotrafic sur sa génération. L’intrigue se déroule dans une Medellin encore marquée par la peur et l’insécurité. La ville est décrite avec précision, entre souvenirs d’enfance et lieux réels comme l’aéroport Olaya Herrera.
Juan Gabriel Vásquez, né en 1973 à Bogotá, est l’un des écrivains colombiens les plus traduits. Il est aussi l’auteur de L’informateur (Los informantes, 2004), Histoire secrète du Costaguana (2007), et Les réputations (Las reputaciones, 2013). Son style mêle fiction et mémoire. Il s’intéresse souvent à la manière dont l’histoire nationale affecte les trajectoires individuelles. Il a reçu de nombreux prix, dont le Prix Alfaguara. Il vit entre Bogotá et Barcelone.
2. Rosario Tijeras – Jorge Franco – 1999
L’histoire raconte la vie de Rosario, tueuse à gages de Medellin, vue à travers les yeux d’un étudiant amoureux d’elle. Le roman met en scène les relations entre jeunes dans un contexte de violence urbaine. Medellin y apparaît brutale, sensuelle et instable, avec des descriptions précises de quartiers populaires. L’intrigue montre l’impact de l’économie illégale sur les rapports sociaux.
Jorge Franco, né à Medellin en 1962, est l’un des auteurs les plus connus de la littérature urbaine colombienne. Il a également écrit Paraiso Travel (2001), Santa suerte (2010) et El cielo a tiros (2018). Ses romans traitent de la jeunesse, de la ville, du désir et de la marginalité. Son style est direct, avec un fort ancrage dans la langue parlée. Rosario Tijeras a été adapté en film en 2005 et en série télévisée en 2010.


3. La vierge des tueurs (La virgen de los sicarios) – Fernando Vallejo – 1994
Le narrateur revient à Medellin après des années d’absence. Il fréquente des jeunes tueurs à gages dans une ville transformée par la guerre des cartels. L’écriture est crue, provocatrice, et la ville y apparaît comme un lieu de mort, de tension et de cynisme. Le roman décrit des lieux réels comme El Poblado ou le centre-ville, avec un regard désabusé.
Fernando Vallejo, né en 1942 à Medellin, vit au Mexique. Il est aussi réalisateur et essayiste. Il a écrit La puta de Babilonia (2007), El desbarrancadero (2001) et plusieurs récits autobiographiques. Son style est polémique, souvent contre les institutions. Il a reçu le prix Rómulo Gallegos en 2003. Ses textes sont très ancrés dans Medellin, qu’il critique mais connaît intimement.
4. Paraiso Travel – Jorge Franco – 2001
L’histoire suit Reina et Marlon, deux jeunes de Medellin partis illégalement vers les États-Unis. Le livre commence dans les quartiers du sud de Medellin, avant de basculer à New York. On y découvre une jeunesse pauvre, séduite par le rêve d’une autre vie. Medellin est montrée comme une ville de départ, avec ses limites sociales et ses contradictions.
Jorge Franco, déjà cité, revient ici avec un style plus fluide, mêlant drame et ironie. Paraiso Travel a été adapté en film en 2008. Le roman a été un succès éditorial en Colombie et à l’étranger. Il a permis de toucher un lectorat plus large. Franco y dépeint l’émigration, le rêve américain, et les conséquences du départ sur les familles.


5. Le tueur timide (El asesino tímido) – Clara Usón – 2018
Bien que l’intrigue se concentre sur l’Espagne, la narratrice évoque plusieurs séjours à Medellin. Elle y aborde les liens entre histoire personnelle, conflits armés et usage de la mémoire. Medellin est décrite comme un espace d’archives, de musées et de paroles enfouies. L’autrice y interroge le poids des récits familiaux et collectifs.
Clara Usón, née en 1961 à Barcelone, a reçu le Prix de la Critique pour La hija del Este (2012), récit sur la fille de Slobodan Milošević. Elle écrit des romans mêlant autofiction, politique et mémoire. Elle enseigne la création littéraire en Espagne. Le tueur timide a été salué pour sa construction fragmentée et sa réflexion sur la parole. Usón a également écrit El viaje de las palabras (2022), où elle parle à nouveau de Medellin.
6. Cette brume insensée (Esta bruma insensata) – Enrique Vila-Matas – 2019
Le narrateur, Simon Schneider, vit isolé près de Cadaqués, mais échange constamment avec son frère Rainer, écrivain caché à Medellin. La ville est vue à travers la distance, comme un espace de repli, de clandestinité et d’écriture. Medellin est mentionnée à plusieurs reprises comme lieu de refuge mais aussi d’angoisse. Le contraste entre l’Europe et la Colombie renforce la tension du récit.
Enrique Vila-Matas est né à Barcelone en 1948. Il est reconnu pour ses romans métatextuels comme Bartleby et compagnie (2000) et Le mal de Montano (2002). Ses œuvres questionnent le rôle de l’auteur, l’acte d’écrire et les frontières entre fiction et réalité. Vila-Matas a reçu le Prix Médicis étranger en 2003. Dans Cette brume insensée, Medellin devient un point d’ancrage symbolique pour penser la fuite et la création.


7. L’oubli que nous serons (El olvido que seremos) – Héctor Abad Faciolince – 2006
Ce récit autobiographique retrace la vie d’Héctor Abad Gómez, père de l’auteur, médecin et militant des droits humains, assassiné à Medellin en 1987. Le livre explore la mémoire familiale et les tensions politiques des années 1980. Medellin est décrite dans ses rues, ses universités, ses hôpitaux, avec une précision documentaire. La ville sert de décor central à la formation de l’auteur.
Héctor Abad Faciolince est né à Medellin en 1958. Il est l’auteur de Trahisons de la mémoire (Traiciones de la memoria, 2009) et La oculta (2014). Son style mêle intimité, réflexion sociale et rigueur formelle. Il a étudié à Oxford et à Turin. L’oubli que nous serons a été adapté en film en 2020 par Fernando Trueba. Ce livre est un des textes les plus importants sur Medellin dans les années de guerre.
8. Ilona arrive avec la pluie (Ilona llega con la lluvia) – Álvaro Mutis – 1987
Le roman ne se passe pas entièrement à Medellin, mais plusieurs passages clés s’y déroulent. Le narrateur, Maqroll le Gabier, transite par la ville lors de ses voyages. Medellin y apparaît comme une escale marquée par l’attente et la fatigue. Les rues de la ville, les hôtels, les gares sont décrits avec sobriété.
Álvaro Mutis, né à Bogotá en 1923, mort en 2013, est l’un des auteurs majeurs de la littérature colombienne. Il a créé le personnage de Maqroll, présent dans plusieurs romans, dont La neige de l’amiral et Un bel morir. Son style est dense, contemplatif, influencé par la poésie. Mutis a reçu le prix Cervantès en 2001. Bien que plus attaché à la mer et aux fleuves, il ancre plusieurs récits dans des villes comme Medellin ou Barranquilla.


9. Les jours de la peste (Los días de la peste) – Edmundo Paz Soldán – 2017
Bien que l’auteur soit bolivien, ce roman évoque une prison fictive inspirée de modèles colombiens, dont celle de Bellavista à Medellin. Le récit suit plusieurs personnages à l’intérieur de ce pénitencier, dans une atmosphère tendue. Medellin est suggérée comme toile de fond, avec des références aux quartiers périphériques. L’organisation carcérale et les rapports de pouvoir y sont décrits de manière très concrète.
Edmundo Paz Soldán, né à Cochabamba en 1967, enseigne à l’université Cornell. Il est l’un des représentants de la « nouvelle narration latino-américaine ». Il a aussi publié Le délire de Turing (El delirio de Turing, 2003) et Iris (2014). Il mêle souvent politique, science-fiction et critique sociale. Les jours de la peste a été salué pour son réalisme documentaire. L’influence de Medellin y est indirecte, mais essentielle.
10. Notre guerre à nous (Nuestra guerra ajena) – Luis Noriega – 2015
Le narrateur revient à Medellin après des années en Europe et découvre une ville transformée. Le récit alterne entre souvenirs personnels et commentaires sur la ville. Medellin y est décrite dans les années 2010, avec ses mutations urbaines, ses tensions sociales persistantes, et son renouveau culturel. Le roman explore le sentiment d’étrangeté dans sa propre ville d’origine.
Luis Noriega est né à Cali en 1972, mais a longuement vécu à Medellin. Il a aussi publié Donde mueren los payasos et Mediocristán es un país tranquilo. Son écriture combine humour, introspection et observations sociales. Il est diplômé en philosophie et enseigne l’écriture littéraire. Notre guerre à nous a reçu le prix Gabriel García Márquez en 2016. Medellin y apparaît comme un espace de retour et de constat.
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